Ubi Erat Lupa

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Les scènes de métier dans la sculpture funéraire gallo-romaine

REDDÉ Michel, Gallia 36, 1978, 43–63

Abstract (Avril 2021)
C’est dans la première moitié des années 70 que j’ai rassemblé cette collection de photographies, à l’occasion d’un travail universitaire consacré aux « Scènes de la vie quotidienne dans la sculpture funéraire romaine » que m’avait confié Paul-Marie Duval. À l’époque, pas d’ordinateur, pas d’internet, pas de banques de données, pas de Lupa : il fallait parcourir l’Europe, aller de musée en musée, parfois au hasard, découvrir soi-même, se faire ouvrir les portes, discuter avec les conservateurs, obtenir le droit de prendre des photos, ce qui, quand on avait vingt-trois ou vingt quatre ans, n’allait pas toujours de soi. Mais quel voyage initiatique, et quelle aventure pour un jeune homme ! Il y avait quelques risques aussi, à une époque où le rideau de fer faisait partie des obstacles à franchir. Lors d’un voyage en voiture qui m’avait conduit de Pise à Bucarest en passant par Vienne et Budapest puis ramené en Italie via les portes de Fer, je fus successivement mis aux arrêts en Hongrie et libéré contre rançon, puis, de nouveau, à la frontière roumaine avant d’être accusé de trafic de fausse monnaie en repassant le Danube à Turnu Severin. Je ne m’en tirai cette fois-là qu’en abandonnant ma « fausse monnaie » – des dollars US qui sortaient de la banque – aux douaniers...
La découverte, bien sûr, était d’abord scientifique. Bien que le cœur du sujet concernât la Gaule, la confrontation de ces différents styles de sculpture provinciale, de ces pratiques iconographiques multiples, de ces monuments funéraires si divers offrait un panorama complet des cultures régionales et de leurs particularismes, à une époque où l’enseignement universitaire mettait bien davantage l’accent sur leurs emprunts à Rome et sur leur plus ou moins grande proximité avec l’art classique. On mesurait au passage tout ce qu’un ouvrage comme le Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine d’Émile Espérandieu apportait à la recherche, malgré son ancienneté, alors qu’il n’existait pas d’équivalent ailleurs en Europe.
Ce premier travail universitaire n’a pas été publié, car j’ai consacré ensuite mon temps à d’autres thèmes de recherche. J’en ai tiré toutefois un petit article consacré aux scènes de métier dans la sculpture funéraire gallo-romaine, qui est parfois encore lu. Puisse cette ancienne collection, qui avait servi à ma formation universitaire et que j’ai augmentée au fil du temps avec les matériaux relatifs à ce thème iconographique, trouver maintenant sa place dans Lupa. Quand Lupa offre de nouvelles prises de vue, celles-ci apparaissent naturellement au premier rang. Mais pour préserver la poésie d’un passé agréable, Ortolf a gardé mes vieilles images et les a complétées à l'aide de photos du monument concerné, trouvées sur Internet. Puissent celles-ci être encore de quelque utilité, en ces temps où la recherche, confinée par la crise sanitaire, devient plus difficile et quelquefois impossible.

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